Harcèlement et abus (violence non accidentelle) dans le sport : synthèse ReFORM de la position de consensus du Comité International Olympique

13/09/2022

A. Gagnon a, b; K. Seil a, c; A. Ruffault a, d, e; E. Anckaer t, f; R. Siboni g, h;

R. Seil a, c, i; G. Martens a

a - ReFORM IOC Réseau francophone olympique de la recherche en médecine du sport, France

b - Institut National du Sport du Québec (INS), Montréal, QC, Canada

c - Luxembourg Institute of Research in Orthopedics, Sports Medicine and Science (LIROMS), Luxembourg

d - Laboratory “Sport, Expertise, and Performance” (EA 7370), French Institute of Sport (INSEP), Paris, France

e - Unité de Recherche Interfacultaire Santé & Société (URiSS), Université de Liège, Liège, Belgique

f - Institut national du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), Paris, France

g - Department of Orthopedic Surgery, Centre hospitalier de Luxembourg, Luxembourg

h - Department of Orthopedic Surgery, Maison Blanche Hospital, Reims University, Reims, France

i - Clinique du sport, Centre hospitalier de Luxembourg, Luxembourg

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RÉSUMÉ
Malgré ses avantages bien reconnus, le sport a aussi des influences négatives sur la santé, le bien-être et l’intégrité des athlètes dues à la violence non accidentelle perpétrée via le harcèlement et les abus. Tous les athlètes ont le droit de pratiquer un ‘sport sécuritaire', défini comme un environnement sportif
respectueux, équitable et exempt de toute forme de violence non accidentelle envers les athlètes. Pourtant, ces problèmes représentent un angle mort pour de nombreuses organisations sportives par peur d’un préjudice de réputation, ignorance, silenceou collusion. Cette déclaration de consensus élargit la Déclaration de consensus du CIO de 2007 sur le harcèlement et les abus sexuels dans le sport, en présentant des preuves supplémentaires de plusieurs autres types de harcèlement et d’abus—psychologique, physique et négligence. Les athlètes de tout âge et de tout type sont exposés à ces problèmes mais les études confirment que les athlètes de haut niveau, handicapés, enfants et lesbiennes/gay/bisexuels/transsexuels (LGBT) sont les plus exposés, que la violence psychologique est au cœur de toutes les autres formes et que les athlètes peuvent aussi en être les auteurs. Le harcèlement et la violence naissent de préjugés s’exprimant à travers des écarts de pouvoir. Les auteurs utilisent divers mécanismes interpersonnels, notamment la violence avec contact, sans contact/verbale, virtuelle, l’imprudence, l’intimidation et le bizutage. Une attention est portée aux risques particuliers auxquels sont exposés les athlètes enfants, les athlètes porteurs d’un handicap et les athlètes LGBT. Les impacts sur l’athlète individuel et sur l’organisation sont examinés. Les
parties prenantes du sport sont encouragées à considérer les paramètres sociaux plus généraux de ces problèmes, notamment les cultures du secret et de la déférence qui facilitent trop souvent les abus, plutôt que de s’intéresser simplement aux causes psychopathologiques. La promotion d’un sport sécuritaire est une tâche urgente et s’inscrit dans l’impératif international plus large d’une bonne gouvernance dans le sport. Une approche multiorganismes systématique de la prévention est la plus efficace, impliquant les athlètes, les membres de leur entourage, les directeurs sportifs, les médecins et thérapeutes, les éducateurs et les organismes de justice pénale. Des solutions structurelles et culturelles, ainsi que des recommandations pratiques, sont suggérées pour les organisations sportives, les athlètes, la médecine du sport et les disciplines apparentées, ainsi que les scientifiques et chercheurs spécialisés dans le sport.
La prévention efficace et l’éradication des abus et du harcèlement envers les athlètes reposent sur l’efficacité du leadership par les grandes organisations sportives nationales et internationales.